Quand la coca et la cocaïne ont rencontré le Vin et l’Élixir Mariani à 250 000 euros la bouteille.

   En ce début de XXIe siècle, on redécouvre ça et là des bouteilles de Vin Mariani à la coca. Ces breuvages oubliés dans des greniers et autres caves alimentent parfois un discours peu scrupuleux financièrement et scientifiquement sur ce produit. Pire celles et ceux qui exhument ces breuvages sont dès lors persuadés d’avoir entre leurs mains un véritable trésor. Oui et non à vrai dire, est-on obligé de leur répondre. En matière de patrimoine historique, cela ne fait aucun doute. Une bouteille Mariani encore pleine à sa place dans un musée et non pas dans le coffre d’une banque. Ce sont des produits pharmaceutiques, gastronomiques et culturels français et américains qui ont marqués leur époque. Cette boisson appartient à l’Histoire.

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   Par contre d’un point de vue financier, il en va tout autrement. Bien que certaines personnes s’évertuent à lancer des prix astronomiques comme 250 000 euros (a) bien évidemment sans fondement avec la réalité (à quelle fin?), les bouteilles Mariani poursuivent leur chemin. Il existe d’ailleurs plusieurs modèles. Celui qui est le plus connu correspond à la contenance de 50 cl et est dénommé Coca Mariani. Mais ont ne doit oublier qu’Angelo Mariani et ses successeurs firent aussi des bouteilles d’un litre, de deux litres et à l’opposé des mignonnettes de 25 cl. Sans parler d’aux moins quatre autres marques avec la boisson dite Vin Mariani, l’élixir Mariani et l’apéritif Mariani. À cela s’ajoutent les petits flacons à la Terpine Coca Mariani d’une contenance de 12 cl.

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   N’écartons pas non plus les contrefaçons actuelles. Avec des prix hallucinants évoqués précédemment pour des bouteilles Mariani. Certains faussaires ont flairé la bonne affaire. À partir d’une bouteille vide, on n’hésite pas à coller une étiquette trouvée et/ou reproduite sur Internet. À cela, on y ajoute un bon vin de Bordeaux et une ligne de……Le tout vendu comme étant un original découvert comme par enchantement.

   D’emblée il nous paraît important à ce stade de notre réflexion de poser un élément de base essentiel pour bien appréhender notre problématique. La bouteille de vin la plus chère au monde en octobre 2015, était un Château Lafite de 1787 au prix de ….125 000 dollars. Aujourd’hui le château Lafite devenu Lafite-Rothschild est un très grand domaine viticole dans la région de Bordeaux en France qui approche une superficie de 200 hectares, dont plus d’une centaine est réservée à la vigne. Reconnu pour ses vins célèbres et prestigieux, et ce depuis 1855 ce lieu emblématique bénéficie d’une appellation d’origine contrôlée. Ce prix est dû en outre pour la présence exceptionnelle des initiales Th.J. gravées sur le verre de la bouteille, faisait référence à l’individu à laquelle elle appartenait : le président des États-Unis d’Amérique, Thomas Jefferson. Cette bouteille unique contient du vin de Bordeaux et a été vendue en 1985 aux enchères par la Maison Christie à Londres pour 125 000 dollars, ce qui était alors l’équivalent de 116 000 euros. Ce breuvage se trouve aujourd’hui parmi la collection Forbes à New York (E.U).

   À titre de comparaison en 1970 à Londres fut vendue lors d’une enchère une bouteille Mariani datée de 1880 à moitié pleine à peine 4 livres sterling soit 11 dollars de l’époque… En Bretagne (France) à Nantes en 2004, une bouteille pleine Mariani de 1915 authentique que j’ai pu tenir entre mes mains fut mise en vente au prix de départ de 250 euros. On le voit on est bien loin des 250 000 euros évoqués précédemment. Plus près de nous en décembre 2009 aux E.U fut proposée à la vente une authentique bouteille de 1895 avec pour prix de départ à 10 000 dollars (6 700 euros)….Pour info jamais évoquée, n’oublions pas toute de même que le vin de bordeaux utilisé par Mariani était un château de très grande facture : le Henri Clausel et Compagnie. Plusieurs années plus tard, cette même bouteille réapparaissait dans un laboratoire d’une Université canadienne. En mai 2015, sur un site de vente en ligne on pouvait lire l’offre suivante (sans aucune modification) : Bouteille de collection vin mariani • Neuville-Saint-Rémy 250 000 euros : Date de publication: 04/05/2015 Localisation: Neuville-Saint-Rémy, Nord, France AVIS AUX COLLECTIONNEURS à vendre !!! bouteille de coca mariani datant de 1863 ENVIRON 3 EXEMPLAIRES CONNUS à ce jour dont un à DUBAY.

   Profitons de l’occasion pour remercier vraiment en premier lieu un descendant de la famille Roty qui nous a transmis des informations très précieuses concernant l’unique photographie connue à ce jour, prise à l’intérieur de la villa Andréa. Cela nous donne la quasi-totalité des identités présentes sur la photographie prise en 1910 ou au début de 1911 par Jacques Mariani.

La famille Roty chez Angelo Mariani à la Villa Andréa.

La famille Roty chez Angelo Mariani à la Villa Andréa.

   1) Joseph Uzanne (4 septembre 1850-19 avril 1937), secrétaire particulier d’Angelo Mariani, 2) Oscar Roty (12 juin 1846-décédé le 23 mars 1911 à Paris), 3) Ange François Mariani ( il rend son dernier souffle 1er avril 1914 en ce lieu de Valescure à Saint-Raphaël), 4) inconnu pour le moment, 5) Louise Laroque, belle fille d’Angelo Mariani et épouse de Jacques Mariani (octobre 1875-décembre 1935) le photographe, 6) la belle mère d’Oscar Roty soit Augustine Caroline Boulanger épouse du ferronnier d’art Pierre Boulanger, 7) l’épouse d’Oscar Roty soit Marie Augustine Roty née Boulanger le 24 avril 1862 et décédée le 10 novembre 1953, 8) Xavier Paoli (14 septembre 1835-6 juillet 1923) cousin d’Angelo Mariani et surtout descendant de Pascale Poali (b), 9) Georges Roty (1892-1973) fils de Marie et d’Oscar Roty (c).

Les différents personnages de ce cliché.

Les différents personnages de ce cliché.

l'inconnu de la Villa Andréa.

l’inconnu de la Villa Andréa.

   On a maintenant le plaisir de présenter un nouveau document original représentant Angelo Mariani selon un travail préparatoire d’Oscar Roty, repris par le graveur Charles Albert Waltner (1846-1925).

Un portrait d'Angelo Mariani vu par Oscar Roty et Charles

Un portrait d’Angelo Mariani vu par Oscar Roty et Charles Albert Waltner.

Un ami discret d'Angelo Mariani : Walner.

Un ami discret d’Angelo Mariani : Waltner.

   Il nous reste à trouver l’identité de la dernière personne n°4, non reconnue à ce jour présente sur le cliché. À cette recherche, nous joignons un cliché d’un autre individu semble-t-il, contemporain de Jacques Mariani fils d’Ange François Mariani. Au cas ou quelqu’un(e) l’identifierait…

Un ami de Jacques Mariani ?

Un ami de Jacques Mariani ?

   Ensuite nous tenons à remercier le responsable discret d’un beau site internet basé à Bastia et qui nous communiqué une photographie originale issue d’une carte postale représentant la pharmacie dite de la Croix Rouge. Iconographie peu banale (d). C’est en ce lieu que furent réalisés les prototypes de la boisson à la coca par Angelo Mariani avec l’aide de son père.

Un lieu emblématique dans l'épopée d'Angelo Mariani.

Un lieu emblématique dans l’épopée Corse d’Angelo Mariani.

  À noter enfin le très beau site : www : bouteillesanciennes.net et/ou https://bouteillesanciennes.wordpress.com/ qui a jugé utile de faire un lien internet vers notre propre blog. Cela permet a tous les passionnés de bouteilles Mariani dans savoir un peu plus. On peut d’ailleurs y lire un très bel article intitulé : Un vin tonique pour bien commencer l’année 2016! / Some tonic wine to start 2016 at full speed!              A.D

(a) Le Parisien, Un musée plein de raretés.

(b) Nous avons déjà évoqué dans un précédent billet ce personnage Corse attachant tombé lui aussi dans l’oubli. Peut être n’est-il pas inutile de préciser qu’il fut à titre exceptionnel, le premier récipiendaire de l’Ordre Royal de Victoria sur décision de la Reine en personne lors de son séjour au Grand-Hôtel de Nice le 22 avril 1896.

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A Bayonne en 1911, photographie réalisée par Chusseau Flaviens. Paoli est reconnaissable par son chapeau Melon.

(c) On peut lire avec intérêt l’ouvrage ayant pour titre : Le médailleur Louis Oscar Roty (1846-1911) sa vie son œuvre, Éditions Presses du Compagnonnage, 1971 par Georges Roty.

(d) CPA Ed. J. Moretti (Corte) Cliché d’avant 1903 n°420 – Bastia, Grande pharmacie de la Croix-Rouge.

Pour plus d’informations,  Cf, les livres suivants :

livreangelomariani1.jpeg   Angelo Mariani : L’inventeur de la première boisson à la coca. Éditions Anima Corsa juin 2014 Bastia. 5 boulevard Hyacinthe de Montera, 04 95 48 68 86. Et aussi sur le site Amazon.fr. Sans oublier : Cocaïne histoire mondiale d’une drogue aux Presses Universitaires de Corse, Éditions Anima Corsa, mars 2015 ou dans lequel un chapitre est consacré à Angelo Mariani.

Cocaïne histoire mondiale d'une drogue aux Presses Universitaires de Corse, Éditions Anima Corsa, mars 2015.

Louis Oscar Roty

Louis Oscar Roty (11 juin 1876-23 mars 1911).

Portrait d'Oscar Roty paru dans l'Album Mariani Tome 1 (1894).

Portrait d’Oscar Roty paru dans l’Album Mariani Tome 1 (1894).

   Oscar Roty est né à Paris en 1876, de parents instituteurs et parfois peintres pour leurs loisirs. Après des études à l’École nationale supérieure des arts décoratifs, Roty se lance à corps perdu dans la gravure. Il remporte le grand prix de Rome en 1875. Angelo Mariani de son côté a remarqué l’exceptionnel talent de cette personne. A Paris, ils deviennent amis. Ainsi, Roty rentre dans le premier cercle d’Angelo Mariani. Ce dernier en 1891 le fait apparaît dans sa première série des Albums Mariani. En outre, Roty travaille déjà pour Angelo Mariani. De nombreux éléments à la gloire du vin Mariani sortiront de son atelier comme des briquets, pièce de monnaie, etc.

Buste de Mariani portant un chapeau à gauche, devant la légende : Angelo Mariani derrière une bouteille dans une branche de coca sur laquelle est écrite en trois lignes la légende : COCA/ MARIANI / PARIS avec en-dessous ROTY.    Revers : O NYMPHE. LE VIN. MARIANI. VA. LE. SAUVER. MAIS. PREND. GARDE. A. TON. COEUR. Description revers : Une femme dénudée assise dans un décor sylvestre versant d'une bouteille une coupe de liqueur à un enfant ailé qui défaille dans ses bras ; en-dessous O. ROTY.

Buste de Mariani portant un chapeau à gauche, devant la légende : Angelo Mariani derrière une bouteille dans une branche de coca sur laquelle est écrite en trois lignes la légende : COCA/ MARIANI / PARIS avec en-dessous ROTY.
Revers : O NYMPHE. LE VIN. MARIANI. VA. LE. SAUVER. MAIS. PREND. GARDE. A. TON. COEUR. Description revers : Une femme dénudée assise dans un décor sylvestre versant d’une bouteille une coupe de liqueur à un enfant ailé qui défaille dans ses bras ; en-dessous O. ROTY.

   A cela s’ajoute le fait qu’Angelo Mariani l’aide pour la création de la Fraternité artistique à Courbevoie (œuvre jumelle de l’Orphelinat des arts, pour les garçons) fondée en 1893 par Oscar Roty (Président de 1893 à 1911). La Fraternité artistique regroupe, au meilleur de son existence, près d’une centaine de jeunes filles.

   Théophile Poilpot en sera le Président de 1911 à 1915 et Angelo Mariani, le Vice-président de 1911 à 1914, en hommage à Roty. Mieux, le 24 mars 1911, selon le journal Le Figaro, Angelo Mariani offre au musée Carnavalet, sa collection personnelle et complète des œuvres de son ami Oscar Roty.

   Oscar Roty, de nos jours, est toujours reconnu comme l’artiste graveur de la fameuse Semeuse. On la retrouve encore sur les pièces en Euro. Roty est ainsi sorti de l’hexagone pour rejoindre l’Europe monétaire. Sans parler que les artistes du XXIe comme Boris Séméniako n’hésitent pas à utiliser et à s’inspirer de cette dernière.

Le Monde, du samedi 6 septembre 2014, page culture et idées.

Le Monde, du samedi 6 septembre 2014, page culture et idées.

Olivier, laurier ou coca à Valescure ?

   En octobre 1909, Le Figaro publie dans la rubrique : LA VIE HORS PARIS avec comme sous-titre : Dans le bleu, un instantané de la vie à Valescure ou se côtoient régulièrement Roty et Mariani.

«  Entre les deux azurs du ciel et de la Méditerranée, les saisons rivalisent de beauté ;
chacune remplace la précédente avec un charme renouvelé. Sauf durant quelques rapides orages, la constance du soleil encourage la vie de plein air. Bien que la végétation africaine s’y soit acclimatée, l’août lui-même n’y a pas d’ardeurs brûlantes, entre l’Estérel et les Maures, sous le coup d’éventail perpétuel de la brise. Et maintenant, tandis que la récolte du muscat et des figues s’accomplit, les violettes bourgeonnent bientôt les roses traîneront jusque dans la poussière des routes.

A l’ombre fraîche des pins d’Alep et des parasols d’Italie, toute une colonie s’est fondée, il y a environ un quart de siècle, près de Saint Raphaël, groupement très parisien, resté fidèle à Valescure Oasis souriant à l’idéal des rêves que chantèrent Rochard, Armand Silvestre et bien d’autres.

Augustine Brohan avait été du nombre des premiers acheteurs de terrain, avec Carvalho, qui utilisa de nombreux débris des Tuileries et de l’Hôtel de Ville incendiés par la Commune, pour construire son habitation. Le docteur Léon Labbé, sénateur; Mme Bouloumié, femme du médecin de Vittel, aux «Messagés » (Les Cysthes), M. O. Roty dans l’ex-villa Reichemberg, le docteur Lutaud, aux « Mimosas», M. et Mme Kuhn, aux «Sphinx» M. Rommel à «l’Île Verte», Théodore Rivière, à la «Maisonnette Alice», sont des passionnés de ce joli coin provençal. « Lou castélou» à lord Amherst domine de sa tour, magnifiquement, tout le pays. Il s’est inspiré, pour la concevoir, du style des Templiers. C’est peut-être là que sa fille, lady Amherst, a décidé de traduire en anglais les Souvenirs de M. Xavier Paoli sur la Reine Victoria et c’est aussi dans le parc de ce domaine que Roty cueillit la branche de laurier dont il s’est servi pour composer le revers de sa « Semeuse». Une pièce de deux francs entourée d’une inscription est encastrée dans l’écorce de l’arbre, qui désormais aura sa petite histoire dans la grande Histoire numismatique.

L’idée de perpétuer ce gracieux souvenir appartient à M. A. Mariani, dont la villa
Andréa est un peu le cœur de Valescure. Très blanche, au milieu d’un jardin adorable, duquel par une coquetterie assez élégante, la coca fut bannie, ornée d’un nombre infini d’objets d’art, cette accueillante maison a vu défiler bien des célébrités contemporaines. C’est à qu’on brisa la tirelire d’une cagnotte, dont le produit servit à édifier la fontaine sculptée par Théodore Rivière la Nymphe de la Siagnole orgueil de l’endroit. Les joueurs qui firent les fonds en une amusante collaboration se nommaient Mmes Bouloumié et Isabelle Chapusot, MM. Kuhn, Léon Labbé, Lutaud, A. Mariani, X. Paoli, l’architecte Poussin, Antoine Lumière et 0. Roty.

Toute la côte, du reste, est une adorable villégiature d’été. Elle s’anime encore plus en automne, par le retour des familles de nos officiers de l’escadre. On regrette, cette année, le commandant Bonaparte-Wyse que la mort n’a pu arracher à sa magnifique propriété «Isthmia». Conformément à ses vœux, Mme Dupetit-Thouars y garde son cercueil.

La générale Zédé possède «Castebrune»; et M. Petin-Gadet, la «Germaine», deux des merveilles de la baie de Méjan. Le peintre Dauphin, dans son «Paradis»; Henry Kistemaeckers à la «Clapière»; Jean Aicard à la «Garde», représente l’élément artistique et littéraire, avec Mme S. Poirson qui écrit d’une façon supérieure sur la contrée. On sait que la terrasse de sa «Loggia» a fourni à la Comédie-Française le décor de Smilis. En rayonnant un peu, on découvre la splendide terre du vicomte de Saporta, à Solliés, puis la «Beaucaire» à M. Faucher-Chastenet qui vient d’y faire ériger une chapelle privée, l’ «Île d’Or» au docteur Lutaud, «roi après Dieu» de son rocher, en face de Dramand; le «mas » de Théodore Rivière, déjà nommé, à Pamparigouste (!); «Lysis» à Maurice Donnay, dans la baie d’Aguay Bertnay, le romancier populaire, prés de Brieux, à Anthéor Carolus Duran à Saint-Aigulph, et tous ceux qui, pareils à l’auteur de la Robe rouge, sont venus ici «pour être seuls et se sont si bien cachés que je ne lés ai pas dénichés».  Parisette, dimanche, 3 Octobre 1909.

Première série Album Mariani (juillet 1891).

Première série Album Mariani (juillet 1891).

   En juin 1914, Georges Régnal de la Nouvelle Revue reprend l’idée avec plus de précisions : « Dans les bois de Valescure, il existe un olivier, caché, ignoré, marqué d’une plaque gravée, portant à peu près ces mots: «C’est sur cet arbre que fut cueillie la branche dont Oscar Roty s’est servi pour créer le modèle de La Semeuse« .

Album Mariani Tome 9 (1904).

Album Mariani Tome 9 (1904).

Roty toujours d’actualité.

   C’est par un article du Figaro en date du samedi 12 février 2005, intitulé : Les derniers jours de la semeuse, que l’on apprend que Roty va disparaître du paysage monétaire.

   « Créée en 1886 par Oscar Roty pour une médaille du ministère de l’Agriculture, la semeuse est à l’origine une allégorie champêtre évoquant la France agricole du début du XIXe siècle. Coiffée d’un bonnet phrygien, elle est vite devenue une Marianne. Elle marche vers l’avant et sème les graines d’un futur optimiste. Ces graines illustrent aussi le rayonnement culturel et économique de l’Hexagone. C’est par la monnaie que la semeuse accède au rang de vedette. En 1898 et jusqu’en 1920, elle orne les pièces en argent de 50 centimes, de 1 et 2 francs. Le 1er janvier 1960, elle participe à l’introduction du nouveau franc, le nickel remplace alors l’argent. Liftée à plusieurs reprises, elle figurait encore en 2002 sur sept des neuf pièces en circulation. Déjà chassée par l’euro, la semeuse disparaît aujourd’hui pour de bon ». En réalité, Roty et sa semeuse ne vont pas connaître ce sinistre destin. Ils sont toujours bien présents aux fonds de nos poches en cette année 2014.

Pièce de monnaie en Euro de 20 centimes avec la Semeuse.

Pièce de monnaie en Euro de 20 centimes avec la Semeuse.

Quand Angelo Mariani commande à Théodore Rivière (1857–1912), la réalisation en bronze d’une statuette de 35 cm de hauteur représentant Oscar Roty en 1900.

   Plusieurs exemplaires sont ainsi réalisés dans l’atelier A. Bingen et Costenoble à Paris. Combien ? À ce jour, on ne sait pas répondre à cette question. On a par contre l’information qu’il en existe une Métropolitan Museum de New York dû au don d’Angelo Mariani en 1902. Une autre au musée Rodin et enfin celle qui vient d’être vendue à Paris en mai 2014.

Oscar Roty par Théodore Rivière.

Oscar Roty par Théodore Rivière.

 

Pour plus d’informations, cf le livre suivant :

Angelo Mariani L'inventeur de la première boisson à la coca. Editions Anima Corsa juin 2014 Bastia.

Angelo Mariani : L’inventeur de la première boisson à la coca

Editions Anima Corsa juin 2014 Bastia.

5 boulevard Hyacinthe de Montera.

Christophe Canioni : 04 95 31 37 02.

Et aussi sur le site Amazon.