Angelo Mariani et la coca dans les pas d’Albert Robida (I).

   En préambule tout d’abord à toutes et à tous mes meilleurs vœux pour l’année 2015. Ensuite nous avons décidé d’améliorer et d’actualiser un texte paru en novembre 2012 dans la revue Le Téléphonoscope n° 19 de l’association des amis d’Albert Robida et intitulé : Angelo Mariani, promoteur de vin à la coca.

Revue Le Téléphonoscope n° 19, novembre 2012.

Revue Le Téléphonoscope n° 19, novembre 2012. Couverture et sommaire.

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Angelo Mariani, promoteur du vin à la coca et mécène, p 33.

Angelo Mariani, promoteur du vin à la coca et mécène, p 34.

Angelo Mariani, promoteur du vin à la coca et mécène, p 34.

   Dans cette logique on présentera maintenant ce nouveau texte composé d’éléments nouveaux en deux parties (janvier et février 2015).

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   Lorsque l’on s’intéresse à l’œuvre gigantesque d’Albert Robida (1), on s’aperçoit assez régulièrement qu’apparaît dans son sillage, le nom d’Angelo Mariani. Et ce, sur une très longue période. Chose d’ailleurs d’autant plus étonnant, que ce dernier est considéré à son époque comme un simple aide-pharmacien corse et négociant en vin médicinal installé à Neuilly-sur-Seine. En clair, un homme d’affaires. Bien loin du milieu artistique et intellectuel de la Ville lumière. Comment donc ces deux hommes, que tout oppose, vont-ils malgré tout, se rencontrer et surtout sympathiser sur plus d’un demi-siècle (2) ?

Angelo Mariani, agé de     et photographié par Nadar.

Angelo Mariani, agé de 40 ans  et photographié par Nadar en 1878.

Gravure réalisée par Lalauze en             représentant Albert Robida.

Gravure à l’eau forte réalisée par Adolphe Lalauze et représentant Albert Robida, en 1892.

   Tout a peut être débuté par le premier dessin connu publié par Albert Robida, à peine installé à Paris, en novembre 1866 dans Le journal amusant. Mariani est quant à lui déjà présent dans la capitale. C’est aussi un autodidactique. Il dévore la presse. Il choisit les personnes en avance dans leur temps et selon les mérites qui pourraient l’aider dans la connaissance de la plante coca en rapport à la santé. Surtout dans un but médiatique. Il sera ainsi l’un des éditeurs d’Albert Robida. Mieux Angelo Mariani deviendra le parrain républicain de Philippe, le premier fils d’Émilie Robida (3), fille d’Albert.

Émilie Robida, autoportrait 1904.

Émilie Robida, autoportrait 1904.

   Et surtout Albert Robida dédicacera l’une de ses œuvres magistrales en 1890  (La Vie électrique : le XXe siècle à son ami : Angelo Mariani) tout en réalisant un ex-libris de toute beauté là encore à l’attention d’Angelo Mariani.

Ex-libris réalisé par Albert Robida et représentant Angelo Mariani.

Ex-libris réalisé par Albert Robida et représentant Angelo Mariani.

   Sans parler des nombreuses publicités comme celles du 13 mars 1877, du 13 décembre 1902 publiées dans La vie parisienne.(Ci-dessous extrait).

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Extrait d’une publicité Mariani parue dans La Vie Parisienne du 13 mars 1877 et réalisée par Albert Robida.

   Tout comme aussi celle parue dans Le courrier français du 10 février 1895.

DSCF3840   Même logique en 1896 avec la publication d’un recueil de poésies intitulé : Le Parnasse hippocratique (4), tirés de différents auteurs parfois grivois « plus ou moins drolatiques sur les sujets hippocratiques de genres divers, hormis celui d’ennuyeux » selon son organisateur le Docteur Minime en réalité Auguste Lutaud illustré par Albert Robida. C’est ainsi que l’on peut y lire une très belle poésie dénommée La coca de Maurice Bouchor et y observer une magnifique bouteille de vin Mariani qu’il l’accompagne et dessinée bien entendu par Robida.

Mamacoca apparaissant aux Européens devant une bouteille Mariani. Carte postale Mariani illustrée par Robida.

MamaCoca apparaissant aux Européens devant une bouteille Mariani. Carte postale Mariani illustrée par Robida. En arrière plan on distingue les trois bateaux de l’expédition de Christophe Colomb à savoir La Pinta, la Nina et la Santa Maria.

    Mariani sait renvoyer l’ascenseur. Il contacte son ami américain, le New-yorkais William Golden Mortimer qui prépare un ouvrage sur la coca.

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William Golden Mortimer représenté dans la deuxième édition de la traduction française intitulée : Histoire de la coca, la plante divine des Incas, Édition Maloine, Paris, 1904. À partir de son ouvrage intitulé : Peru : History of coca Edition J.H. Vail, New York, 1901.

   Mortimer dernier lui commande une illustration sur le thème de la rencontre de cette plante avec l’occident. Robida réalise cette commande en peu de temps. Et il ne va pas être déçu, car sa gravure va faire le tour de la planète par le biais de cet ouvrage en langue anglaise. Ce livre paraît en 1901. C’est en grande partie la consécration du travail de Mariani.

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Illustration en frontispice de l’ouvrage rédigé par William Golden Mortimer, intitulé : Peru : History of coca, Edition J.H. Vail, New York, 1901.

Variante de la précédente gravure :

MamaCoca apparaissant aux Espagnols en 1492 sur le continent sud-américain.

   MamaCoca apparaissant aux Espagnols en 1492 sur le continent sud-américain, publié dans l’ouvrage intitulé :  Histoire de la coca, la plante divine des Incas, Edition Maloine, Paris 1904. Illustration en frontispice de l’ouvrage traduit par H.B Gausseron et rédigé par William Golden Mortimer : Peru : History of coca, Edition J.H. Vail, New York, 1901.

A.D

 (1) Il me paraît important de citer en premier lieu les travaux de Mme Doré Sandrine sur la relation entre Mariani et Robida, comme celui d’octobre 2007 : Un artiste à la table d’Angelo Mariani, menus et publicités illustrés par Albert Robida, in Le Téléphonoscope n° 14.

(2) M. et Mme Robida née Cécile Noiret et Mlle Émilie Robida sont présentes à l’enterrement d’Angelo Mariani en avril 1914 à Paris.

(3) Émilie Robida illustrera plusieurs ouvrages comme Le château de la grippe, écrits par son père Albert Robida, aux Éditions Henry Floury (Paris) en 1904, pour la célèbre collection  Contes à Mariani.

(4) Robida, Albert, et Minime (Docteur), Le Parnasse hippocratique, Éditions, A. Maloine, Paris, 1896.

Pour plus d’informations,  Cf, le livre suivant :

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Angelo Mariani : L’inventeur de la première boisson à la coca.

Editions Anima Corsa juin 2014 Bastia.

5 boulevard Hyacinthe de Montera.

Christophe Canioni : 04 95 31 37 02.

Et aussi sur le site Amazon.