Il nous paraît souhaitable par le biais de ce présent texte de préciser un point historique. Lors de précédents travaux, nous avions donné la paternité créatrice concernant « Les Cambodgiennes d’Isobathe », en faïence et grès à Théodore Rivière. En réalité il n’en est rien. Erreur que plusieurs auteurs ont repris par la suite sans aucune vérification. Un léger retour en arrière s’impose afin d’expliquer cette méprise. En 1985, la villa Andréa construite par Angelo Mariani à Valescure (Var) est démolie. On ne sait pas alors si le grand panneau mural : « Les Cambodgiennes d’Isobathe », en faïence et grès a pu être préservé ?

Sans oublier les trois plaques d’Émile Mouchon et les gravures d’Oscar Roty, insérées dans les murs extérieurs de la demeure ? Ce que l’on ne sait par contre en 2021, c’est que ce grand panneau mural n’est qu’une partie d’une œuvre gigantesque. Mieux ce fameux bas relief fut réalisé par Émile Decoeur (1876-1953). Cet objet d’art (Hauteur : 2,30 m pour une largeur de 1,70 m) composé de 23 éléments en céramique polychrome sur une base de grès (la peinture et les émaux furent signés d’Henri Brugnot (1874-1940)) représente trois jeunes femmes chargées d’offrandes, dont une réplique du palais d’Ankor à l’attention du monarque Cambodgien Sisowath 1er.


Avant lui le prince Iukanthor, fils du Roi Norodom et héritier du trône du Cambodge avait débuté une belle réclame pour le vin Mariani à la coca du Pérou en février 1901. Il était accompagné dans cette démarche par son frère le prince Phanuwong.


Ces servantes par leur nombre célèbrent surtout le retour des trois provinces jusqu’alors annexées par le Siam (Battambang, Siem Reap et Sisophon). En réalité, cette œuvre n’est qu’une partie d’un triptyque (1/3), car il y a aussi la statue en bronze à taille réelle du roi Sisowath au centre sculptée là pour le coup par Théodore Rivière (1857-1912) et à gauche un symbole R.F avec un milicien cambodgien armé, placé sous les plis du drapeau tricolore. Soit d’autres céramiques d’Émile Decoeur. En outre cette partie gauche est accompagnée d’un texte évoquant le traité du 15 mars 1907 et d’un médaillon à l’effigie du Consul de France Marc Daniel Durousseau de Coulgeans (1853-1903) qui œuvra pour ce pacte diplomatique.

Aujourd’hui l’original au complet (qui fut inauguré le 23 février 1909) se trouve toujours à Phnom Penh sur la colline dite du temple. Et que l’on peut ainsi observer à sa guise.



Enfin on ne peut faire l’impasse de l’artiste peintre, scientifique et archéologue du pays khmer Georges Groslier (1887-1945) (1). Ce dernier apparaît dans les suppléments Mariani (800 000 exemplaires sur toute la France), dans la 17 e série de 1912 et parue en juin 1913 du temps d’Angelo Mariani.

Puis en 1927 dans la 25 e série dirigée par Jacques Mariani.


(1) Pour plus d’informations sur ce personnage Cf les récents travaux universitaires de Gabrielle Abbe.
A.D