Angelo Mariani et Google Book

   En premier lieu, en ce début d’année 2019, une bonne nouvelle. Google Book (1) filiale de la société mère Alphabet permet de visualiser en totalité un livre important dans la création de la saga industrielle d’Angelo Mariani. Cet ouvrage à ce jour et à notre connaissance n’était pas encore référencé dans aucune bibliothèque municipale Corse, ni à la BNF François Mitterrand, et encore moins sur Gallica (2), ni même sur le site de la magnifique Library of Congress (3) à Washington. Bien que nous connaissions son existence depuis une vingtaine d’années, il était parfois considéré comme perdu. Google Book par ses accords commerciaux avec diverses entités dans le monde a fait ressortir ce joyau. Il a été numérisé le 17 juillet 2013, mais non mis alors sur le réseau, soit 19 pages par la bibliothèque de l’Université de Californie. Aujourd’hui, il est accessible sur la toile par le biais de Google Book. Voyons ici en quoi ce document édité en 1878 et intitulé : La coca du Pérou et le vin Mariani est exceptionnel et mériterait bien une réédition en France en accord avec la famille Mariani.

Source : Google Book.

   Ce document nous apprend en effet une multitude choses. En voici quelques-unes : Angelo Mariani est bien en 1878 pharmacien de 1ere classe. Dès la page 3, il évoque son souhait en outre d’acclimater la coca en Corse et en Algérie. On apprend aussi qu’Angelo Mariani avait l’information qu’en 1851 la Bolivie avait produit l’équivalent de 5 tonnes de feuilles de cette plante pour l’essentiel dans la région des Yungas à des fins d’exportations. Il rend de surcroît hommage (p 7) à l’abbé Pullès, véritable propagateur de la coca en France qualifié de philosophe, poète et naturaliste qui importait à ses fins personnelles ces fameuses feuilles boliviennes. Enfin, arrêtons-nous un instant sur la première liste des dépositaires généraux pour l’étranger placé à la fin du dit ouvrage. Élément commercial qui va ensuite disparaître un temps, mais que l’on retrouvera de façon régulière à partir du septième album Mariani en 1902. Et surtout qui illustrera l’évolution de la vente du Vin Mariani de par le monde sur pas moins d’un demi-siècle au travers des relations internationales.

Source : Google Book.

   Nous avons tout d’abord pour l’Angleterre Roberts et Company, situé au 76 New-Bond Street à Londres. La particularité de ce pharmacien spécialiste des balances médicales de précision est sa connaissance de la langue française. Il fut dès 1830 en charge d’une officine au 5 rue de la Paix à Paris.

   Pour la Belgique, Angelo Mariani choisit le dénommé Dupuy. En réalité, c’est un français (4) originaire du Cantal qui a fait ces études de Pharmacie à Paris en compagnie d’Angelo Mariani. Entrepreneur dans l’âme, il est déjà en 1878 à la tête d’une importante firme pharmaceutique. Ce qui explique pourquoi plusieurs pharmacies dans le royaume belge sont à son nom comme celle de la rue Montagne de la Cour ou bien encore celle située Boulevard Waterloo à Bruxelles.

   On remarque ensuite pour l’Allemagne le nom du docteur Von Pieverling de Munich comme représentant. Ce personnage ne laissera pas de trace dans l’histoire de la boisson Mariani. En outre la firme d’Angelo Mariani va être en procès avec plusieurs commerçants allemands qui ne respectent les clauses commerciales en vigueur.

   Avec la Russie, les patronymes des pharmaciens Stolle et Schmidt à Saint-Pétersbourg vont connaître un grand moment de gloire au début de XXe siècle. La grande duchesse Marie Élisabeth Éléonore Alexandrine de Mecklembourg-Schwerin (née en mai 1854 à Ludwigslust, morte le 6 septembre 1920 à Contrexéville Vosges), fera écho par leur intermédiaire de sa passion pour le vin Mariani (Album Mariani, volume XII de 1911).

   Avec l’Italie le dépositaire se trouve à Milan. Le pharmacien A. Manzoni installé aux 14 et 16 de la Via Della Sala est en charge des intérêts d’Angelo Mariani.

   Aux États-Unis, le responsable se nomme Charles Edmond Fougera. C’est un français né à Châteauroux (36, Indre) le 23 mai 1821 et qui s’est installé dès 1846 en qualité de pharmacien à Brooklyn à l’angle de l’Atlantique Avenue et de Clinton Street à New York. Son affaire aux fils des années prend de l’importance. Il ouvre plusieurs boutiques comme celle du 26, 28 et 30 North William Street, ou bien encore au 75 Varick St. New York, N.Y. Sa famille prendra la suite après son décès en avril 1889. En 2010, l’entreprise Fougera employait pas moins de 700 personnes. Puis, fut rachetée en 2012 pour plus d’un milliard et demi de dollars par le groupe pharmaceutique suisse Novartis. En ce qui concerne la vente des Vins Mariani à New York, elle se fera ensuite en 1889 avec Julius Jaros au 52 West, 15th Street et au 19 East, 16th Street, entre Broadway et la 5th Avenue.

Source : New Haven Morning Journal and Courier (USA) du mardi 23 avril 1901.

   Avec les frères Médina (Bernadino et César) de Santa Fé de Bogotá (Colombie), le Vin Mariani est placé dans l’une des plus grandes pharmacies de la capitale et au cœur historique du pays. Ils sont aidés en cela par leur oncle Pablo Garcia Médina. C’est la première adresse pour l’Amérique du Sud. À Puerto Rico, J. Monagas propose ce produit pour tout l’archipel des Antilles.

   Enfin les Pays-Bas. On remarque d’emblée que l’information est sur une étiquette accolée au document. Soit c’est un ajout de dernière minute afin de combler un oubli, soit c’est un nouveau venu parmi les dépositaires. Qui sont à vrai dire deux : un grossiste G Van Dien et un détaillant MP Polak basés ensemble à Amsterdam.

Évolution de la localisation géographique des différentes succursales pour le vin Mariani à travers le monde.

Tome 7 album Mariani 1902.

Tome 8 Album Mariani 1903.

Tome 9 Album Mariani 1904.

Tome 10 Album Mariani 1906.

Tome 11 Album Mariani 1908.

Tome 12 Album Mariani 1910.

Tome 13 Album Mariani 1913.

Tome 14 Album Mariani 1925.

   Observons enfin pour le plaisir quelques éléments publicitaires réaliser par Julius Jaros à destination du marché américain.

Source : New York Tribune Illustrated supplement du dimanche 23 avril 1899

Source : The Sun dimanche 5 février 1899.

Source : New-York Daily Tribune du mardi 11 février 1896.

The Arizona Republican, Saterday Morning du samedi 4 décembre 1897.

                                                                                                                        A.D

(1) Cette société américaine détient que l’on le veille ou non une partie de l’histoire patrimoniale mondiale.

(2) Gallica en février 2019 vient de franchir le cap des 5 millions de documents accessibles en ligne.

(3) On peut regarder avec plaisir le reportage réalisé et diffusé par TF1 sur ce lieu emblématique de la culture US, le 28 janvier 2019, lors du 20 heures de cette chaine TV.

(4) Dupuy Barthélemy, né le 18 avril 1838 à Trizac (15, Cantal). Il se marie le 18 novembre 1874 à Paris à Élisabeth Angelina Sargès, de nationalité belge d’origine auvergnate née le 10 août 1857 et décédée dans la capitale belge le 27 décembre 1884 à peine âgée de 27 ans. Ils laissent une fille Jeanne née à Bruxelles, le 6 juillet 1879 qui épousera Jacques de Tournemire (1868-1948) et s’éteindra le 12 septembre 1974 à Mauriac (15, Cantal).

Quelques portraits d’Angelo Mariani au fil du temps, l’inventeur de la première boisson à la coca.

Dans le texte qui va suivre, nous évoquerons le mécène Angelo Mariani à travers le prisme de la photographie, de la peinture et de la gravure. Et ce par le biais de représentations le concernant. C’est pourquoi seront cités les artistes comme Albert Robida, Carolus-Duran, Charles Clément, Ferdinand Roybet, Gaston Braun, Jean Baffier, José Lerma, Jules Grün, Léonard Jarraud, Louis-Eugène Mouchon, Louis Patriarche, Marcè Lepidi, Nadar, Oscar Roty et Paul Miesienski.

Il existe bon nombre d’iconographies représentant Angelo Mariani. En voici ci-dessous plusieurs d’entre elles pour le plaisir des yeux. Commençons par la plus ancienne selon l’état actuel de nos connaissances historiques. Notons qu’Angelo Mariani a bien compris le poids de la photographie naissante à l’échelle mondiale sans parler de la couleur…

Dr : Collection particulière. Angelo Mariani âgé de 29 ans. Photographie de Nadar à Paris en 1867. Angelo Mariani a déjà élaboré la recette de son vin de coca qui va le rendre célèbre et millionnaire.

Dr : Collection privée. Angelo Mariani toujours par Nadar en 1878.

Dr : BNF Gallica utilisé en 2018 par Wikipédia. Angelo Mariani par Nadar en 1880.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Gravure avec signature à partir d’un tirage de Nadar pour le marché américain en 1893 grâce à l’aide de Julius Jaros.

The New York Times. Gravure de William Golden Mortimer parue dans l’édition du 25 décembre 1895. Angelo Mariani est alors âgé de 57 ans. Le 1 janvier 1899 est publiée  la même iconographie dans le San Francisco Call.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Iconographie d’Angelo Mariani publiée dans le quotidien Evening Star de Washington, 3 janvier 1899. Angelo Mariani est âgé de 61 ans.

Revue La Marmite Républicaine de 1901. Angelo Mariani est alors âgé de 63 ans. C’est certainement la photographie la plus réussie par Gaston Braun et Charles Clément et imprimée par les frères Protats.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est une reprise de la fameuse photographie de Braun et Clément et imprimée par les frères Protats. Elle apparaît à New-York dans l’ouvrage de William Golden Mortimer portant sur l’histoire mondiale de la coca et dédié à Angelo Mariani. En ce qui nous concerne, on l’utilisera en 1986 pour l’hebdomadaire communiste Révolution n° 342 : Coca, coke et crack avec un encadré sur Angelo Mariani intitulé : Un illustre inconnu. Et quelque part, c’est le début de nos recherches sur ce grand personnage Corse.

Quand les graveurs ne sont pas en reste :

Buste de Mariani portant un chapeau par son ami et protégé Oscar Roty. Objet en argent pour un poids de 5 grammes 17 et un diamètre de 2.1 cm. Il fut produit en grand nombre dès 1895.

Angelo Mariani dans son laboratoire de Neuilly portant un compte-gouttes au-dessus d’une bouteille de vin de coca. Objet en bronze. En-dessous signature E. MOUCHON 1905. À l’exergue l’inscription sur deux lignes ANGELO MARIANI VULGARISATEUR DE LA COCA. Le tout en lettres majuscules.

Dr : David Hill, ANS, New York (Société Américaine de Numismatique). Plaque en bronze uni face (10 cm x 7,2 cm), réalisé par le Corse originaire de Bastia, Louis Patriarche en 1910 pour Angelo Mariani.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Portrait d’Angelo Mariani entouré de feuilles de coca et réalisé par l’artiste Louis Eugène Mouchon en 1912. À l’intérieur de la vignette est inscrit : le vulgarisateur de la coca.

Dr : Atelier Nadar Marseille (1897). Extrait d’un tirage d’époque sur papier au gélatino-bromure d’argent marouflé sur toile. L’image en sa totalité fait 86 x 113 cm. Dr Détaille Gérard Studio Marseille France.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

À partir d’un tableau de Carolus Duran, gravure de Léonard Jarraud. Angelo Mariani a 71 ans. Publié dans la revue : Le magasin pittoresque, Edition Jouvet et Cie, n° 11 du 1 juin 1909.

Négatif de la précédente image qui permet de bien distinguer l’oeillet (blanc ou rouge ?) à la boutonnière gauche.

 

 

 

 

 

 

 

 

Angelo Mariani, vers 1900 toujours une fleur à la boutonnière en présence de son frère cadet Horace et de Joseph Uzanne, notamment. Ce cliché est publié en octobre 2007 par l’universitaire Sandrine Doré dans le bulletin n°14 des Amis d’Albert Robida Le Téléphonoscope. 

Dr : Portrait de trois-quart face réalisé par son ami et camarade Paul Miesienski.

Angelo Mariani âgé de 72 ans peint par Ferdinand Roybet.

Angelo Mariani vu par Albert Robida.

 

 

 

 

 

 

Angelo Mariani : Extrait du tableau de Jules Grün Un vendredi au salon des Artistes Français en 1911 que l’on peut observer au musée de Rouen. Mariani est âgé de 73 ans.

Buste en bronze réalisé en mai 1913 par Jean Baffier à l’occasion du salon des artistes à Paris. Le prototype en plâtre se trouve au Musée de la Faïence Frédéric Blandin de Nevers.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dr : Collection particulière. L’une des dernières photographies réalisés par Jacques Mariani à Valescure (Saint-Raphaël, Var) et plus précisément dans la dépendance dite la Violette de la villa Andréa Mariani en mars 1914. Peut-être la plus émouvante ?

Angelo Mariani, ou le propagateur de la coca. Gravure sur bois de Charles Clément (1911) et publié en 1925 dans le quatorzième tome des Figures Contemporaines de l’Album Mariani.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De nos jours, en ce début de XXIe siècle, les artistes comme José Lerma, Marcè Lepidi (Ingioia cocacola) entre autres s’en donnent toujours à coeur joie afin d’honorer la mémoire d’Angelo Mariani.

Dr : José Lerma et son portrait d’Angelo Mariani. Oeuvre réalisée en 2013 avec silicone sur toile (152 cm x 121).

Dr : À partir de l’Oeuvre de l’Américano-espagnol José Lerma et à la « manière » du Hangart de l’école de Nizon, 2018.

Dr : Acrylique sur bois (50×70 cm) de Marcè Lepidi en 2017. L’une des spécialités de cet artiste insulaire est de mélanger les images et les mots souvent en langue corse. Il y a du Andy Warhol, excusez du peu, dans son travail et dans sa démarche aux couleurs de l’île de beauté. Ce jeune autodidacte commence en outre à se faire un nom dans le domaine du pop art à l’international en amenant une fraicheur artistique indéniable.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dr : Collection particulière. Au final, regardons nous Angelo Mariani ou ne serait-il pas l’inverse ?

Enfin n’oubliez pas pour en savoir un peu plus sur Angelo Mariani, le livre paru en 2014 à l’occasion du centenaire de son départ sur l’autre rive. Cet ouvrage produit en Corse à Bastia est encore d’actualité.                            Alain Delpirou.

Editeur Anima Corsa.  5 boulevard Hyacinthe de Montera, Bastia. Tél : 04 95 31 37 02

 

Sophie Mariani née Sébastiani (1821-1904), maman d’Ange-François Mariani, l’inventeur de la première boisson à la coca dans le monde.

   Tout commence avec la vente judiciaire concernant la famille Mariani à l’Hôtel Drouot du jeudi 20 décembre 2013 à Paris. Lors de la présentation de certains objets ayant appartenu à cette famille, notre regard fut attiré par un tableau. Nous pûmes observer pour la première fois de notre existence une très belle ébauche de peinture représentant Sophie Mariani née Sébastiani (1821-1904) réalisée par le peintre Jules Joseph Lefebvre (1836-1912).

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Jules Joseph Lefebvre. Album Mariani, 1896, Tome 2.

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Album Mariani, 1896, Tome 2.

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………. Psyché garde en ses mains La vigueur des demains : Le vin Mariani par qui rien ne finit. …………….. Jules Lefebvre.

   À vrai dire nous savions que peu de choses sur la maman d’Ange-François Mariani, si ce n’est qu’elle naquit selon plusieurs archives le 21 août 1821 à La Porta (Haute Corse). Née de Laurent Sébastiani (Percepteur du canton d’Ampugnani) et de « Théresine » (Maria Thérèse) Sébastiani, elle est aimée comme il se doit dans sa famille. Le maire Antoine Paul Paoli enregistra à l’époque sa naissance en présence de son papa Laurent Sébastiani et de ses cousins Joseph Sébastiani et Jean Antoine Pompei.

   Puis quelques années plus tard son mariage devant le maire Joseph Sébastiani de la commune de la Porta avec Xavier Mariani âgé de 26 ans (né à Pruno, 29 décembre 1810, issu de Simon Mariani et d’Angela Petronelli) eu lieu le 21 septembre 1837 en présence de Denis Angelini, maire de Pruno, de Pierre Petronelli, chirurgien aide-major à l’hôpital militaire de Bastia, oncles germains de l’époux, de Pierre Paul Pompei ancien Préfet (1) et de Pierre Paul Mari, juge de Paix du Canton de La Porta du côté de l’épouse.

   Les nouveaux mariés, propriétaires, s’installent à Pero-Casevecchie, à trente kilomètres au sud de Bastia dans une zone géographique dénommée la Tavagna. Le couple y mène une vie sans histoire. François Xavier Mariani exerce la fonction d’apothicaire dans ce paisible bourg de 520 âmes. La qualité de son travail est d’emblée reconnue par toute la population. À tel point qu’on vient parfois de loin pour rencontrer ce pharmacien très attentif envers la santé de ses patients.

   Sa renommée professionnelle dépasse très vite les limites de son village. On le demande avec insistance à Bastia. La famille Mariani s’installe en mars 1847 dans cette cité de 16 000 habitants, au boulevard du Palais (2), artère centrale alors de la plus grande ville de Corse. En ce lieu, François Xavier Mariani initie son fils Ange François dès 1860 aux secrets de la pharmacie. Ensemble, ils composent des breuvages à base de diverses plantes comme le quinquina ou la coca. Ange François est comme attiré par cette science et par les livres qui véhiculent ce savoir. C’est aussi dans cette commune que François Xavier Mariani, après une longue vie de labeur afin de soigner ses patients et sans aucune exclusive, s’éteint au milieu des années 1870. Sa mort prématurée sème le trouble et la tristesse dans cette famille respectée. Son épouse, Sophie Mariani est également la mère de six autres enfants, dont Angélique Jeanne, née le 29 décembre 1844 à Pero-Casevecchie (qui deviendra sœur Angélique pour la congrégation de Saint-Thomas de Villeneuve, basée à Neuilly-sur-Seine). Décès à Paris le 3 décembre 1871. Du poète Simon Horace Alexandre Mariani (né à Pero-Casevecchie, le 17 janvier 1847). D’Antoinette Mariani, qui voit le jour à Bastia en 1850 et qui succombera à Paris le 24 juin 1925. De Julie Mariani née elle aussi dans la cité bastiaise le 6 septembre 1851. Entre à son tour dans la religion catholique (mère Saint-Denis congrégation de Saint-Thomas de Villeneuve, à Neuilly-sur-Seine). Elle s’éteint à Rome, le 27 juin 1937. Sans oublier deux autres enfants, Marie Divita née là encore dans la grande cité portuaire du nord de l’île le 22 mars 1860 et qui se marie le 24 mars 1887 à Paris au Docteur Marc Laffont (3). Et la petite dernière, Virginie, qui vient au monde à Bastia le 28 septembre 1862 et deviendra en 1887, Mme Jaros (4). Elle obtient la nationalité américaine par son mariage le 4 octobre avec Julius Jaros et passera ensuite une partie de sa vie à New York (E.U) au 266 West End Avenue entre la 72d et 73d Street jusqu’à son décès en 1945. Elle repose dans une tombe distincte de celle de son frère aîné à Paris au Père-Lachaise.

   À la mort de son mari Xavier François et sur l’instance de son fils aîné Ange-François, Sophie Mariani née Sébastiani rejoint ce dernier à Paris des 1876. Elle restera toute sa vie durant dans l’ombre de son fils aîné. Elle décède le 6 mars 1904 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), sereine, âgée de 83 ans et repose selon les volontés de son fils aîné au Père-Lachaise, aux côtés de sa belle fille, de son petit-fils André, de sa petite-fille Andréa.

Quelques décennies plus tard…

   En mai 2016, nous sommes contactés par le New-yorkais David Hill. Cet éminent connaisseur de l’œuvre d’Oscar Roty prépare une étude sur l’apport numismatique d’Angelo Mariani. Sa recherche s’oriente sur un point particulier concernant la maman d’Angelo Mariani. Il nous apprend à cette occasion qu’il est en possession d’une plaque en bronze réalisé par le célèbre sculpteur Corse Louis Patriarche (1872-1955) représentant Mme Sophie Mariani née Sébastiani de 3/4 face. Cette pièce est extraordinaire du fait que nous connaissions à cette date, à vrai dire, qu’une seule représentation de la maman d’Angelo Mariani.

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Don et leg de la famille Sadie et Robert Eidlitz, membre de l’American Numismatic Society des 1910. Dr : David Hill, ANS, Vol 3, Octobre 2016, New York (Société Américaine de Numismatique). Plaque en bronze uni face (10 cm x 7,2 cm), réalisé par Louis Patriarche en 1913 pour Angelo Mariani (5).

   Nous utilisons ce moment pour rappeler une date à venir essentielle : Notre ami Christophe Mariani responsable de la société Coca-Mariani ( www.vinmariani.fr ) va présenter un breuvage similaire à celui d’Angelo Mariani qui sortira en Corse en avant-première, le samedi 17 décembre 2016, au Palais des Congrès à Ajaccio, salle Tino Rossi à 19 heures pour être très précis.

   Soit dans moins de cinquante jours. Un produit tant attendu dans la dynamique de la renaissance du vin Mariani avec de surcroît le soutien moral de la famille Mariani. Notons que cette date n’a pas été, semble-t-il, choisie au hasard puisqu’elle correspond au 178e anniversaire de la naissance d’Ange-François Mariani, plus connu au niveau international (États-Unis, Canada, Colombie, Bolivie, Grande-Bretagne, Suède, Allemagne, Russie et Chine, entres autres…) sous le nom d’Angelo Mariani. On se doit de soutenir pareille initiative. Et surtout bonne chance à la résurrection du vin tonique Coca Mariani.       A.D

  1. Pompéi Pierre Paul Benoît voit le jour en 1788. Il sera Sous-préfet de Calvi en 1828, puis Préfet de l’Yonne de 1830 à 1833. Et enfin conseiller de la cour de cassation à Paris. Décès en 1852.

  2. Devenu au début du XXe siècle, Boulevard Paoli.

  3. Décès de Marie Divita Laffont le 23 février 1923 à Paris. Deux filles naîtront de cette union et déclarées en Mairie à Paris en présence d’Angelo Mariani, soit : Marguerite Jeanne (7 janvier 1888-1965) et Madeleine Antoinette (21 février 1897-1932). La première Marguerite Jeanne se mariera le 14 février 1920 avec Harry Drake Hodgkinson (1882-1953), fils de la célèbre écrivaine britannique Élisabeth Beck Moresby et la seconde Madeleine Antoinette avec Édouard Daladier (1884-1970), le 31 juillet 1919. Le 16 novembre de cette même année, Édouard Daladier est élu député pour le Vaucluse sous la bannière du parti radical socialiste. Puis deux enfants verront le jour dans ce couple : Jean en 1922 et Pierre en 1925.

  4. Julius Nathan Jaros est le fils de Léopold Jaruslawski (1821-1896) et de Hannchen Elsberg (1830-1912) originaire de Pologne et d’Allemagne. Il est né le 26 août 1856 à Philadelphie (Pennsylvanie). Il a une sœur Berthe (1858-1935) et un frère Alfred (1860-1932). Après une vie bien remplie, Julius décède en France en octobre 1925 et est inhumé au Père-Lachaise. À ses côtés reposent en paix Horace et Antoinette Mariani.

  5. Angelo Mariani fut lui aussi un donateur de médailles pour cette Société Américaine de Numismatique basée à New-York selon la revue éditée par cet organisme en date de 1912, n° 46.

Pour plus d’informations, on peut aller sur le très beau site : www.vinmariani.fr et parcourir le livre suivant :

livreangelomariani1.jpegAngelo Mariani : L’inventeur de la première boisson à la coca. Éditions Anima Corsa, juin 2014, Bastia. 5 boulevard Hyacinthe de Montera : 04 95 48 68 86.