Quelques portraits d’Angelo Mariani au fil du temps, l’inventeur de la première boisson à la coca.

Dans le texte qui va suivre, nous évoquerons le mécène Angelo Mariani à travers le prisme de la photographie, de la peinture et de la gravure. Et ce par le biais de représentations le concernant. C’est pourquoi seront cités les artistes comme Albert Robida, Carolus-Duran, Charles Clément, Ferdinand Roybet, Gaston Braun, Jean Baffier, José Lerma, Jules Grün, Léonard Jarraud, Louis-Eugène Mouchon, Louis Patriarche, Marcè Lepidi, Nadar, Oscar Roty et Paul Miesienski.

Il existe bon nombre d’iconographies représentant Angelo Mariani. En voici ci-dessous plusieurs d’entre elles pour le plaisir des yeux. Commençons par la plus ancienne selon l’état actuel de nos connaissances historiques. Notons qu’Angelo Mariani a bien compris le poids de la photographie naissante à l’échelle mondiale sans parler de la couleur…

Dr : Collection particulière. Angelo Mariani âgé de 29 ans. Photographie de Nadar à Paris en 1867. Angelo Mariani a déjà élaboré la recette de son vin de coca qui va le rendre célèbre et millionnaire.

Dr : Collection privée. Angelo Mariani toujours par Nadar en 1878.

Dr : BNF Gallica utilisé en 2018 par Wikipédia. Angelo Mariani par Nadar en 1880.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Gravure avec signature à partir d’un tirage de Nadar pour le marché américain en 1893 grâce à l’aide de Julius Jaros.

The New York Times. Gravure de William Golden Mortimer parue dans l’édition du 25 décembre 1895. Angelo Mariani est alors âgé de 57 ans. Le 1 janvier 1899 est publiée  la même iconographie dans le San Francisco Call.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Iconographie d’Angelo Mariani publiée dans le quotidien Evening Star de Washington, 3 janvier 1899. Angelo Mariani est âgé de 61 ans.

Revue La Marmite Républicaine de 1901. Angelo Mariani est alors âgé de 63 ans. C’est certainement la photographie la plus réussie par Gaston Braun et Charles Clément et imprimée par les frères Protats.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est une reprise de la fameuse photographie de Braun et Clément et imprimée par les frères Protats. Elle apparaît à New-York dans l’ouvrage de William Golden Mortimer portant sur l’histoire mondiale de la coca et dédié à Angelo Mariani. En ce qui nous concerne, on l’utilisera en 1986 pour l’hebdomadaire communiste Révolution n° 342 : Coca, coke et crack avec un encadré sur Angelo Mariani intitulé : Un illustre inconnu. Et quelque part, c’est le début de nos recherches sur ce grand personnage Corse.

Quand les graveurs ne sont pas en reste :

Buste de Mariani portant un chapeau par son ami et protégé Oscar Roty. Objet en argent pour un poids de 5 grammes 17 et un diamètre de 2.1 cm. Il fut produit en grand nombre dès 1895.

Angelo Mariani dans son laboratoire de Neuilly portant un compte-gouttes au-dessus d’une bouteille de vin de coca. Objet en bronze. En-dessous signature E. MOUCHON 1905. À l’exergue l’inscription sur deux lignes ANGELO MARIANI VULGARISATEUR DE LA COCA. Le tout en lettres majuscules.

Dr : David Hill, ANS, New York (Société Américaine de Numismatique). Plaque en bronze uni face (10 cm x 7,2 cm), réalisé par le Corse originaire de Bastia, Louis Patriarche en 1910 pour Angelo Mariani.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Portrait d’Angelo Mariani entouré de feuilles de coca et réalisé par l’artiste Louis Eugène Mouchon en 1912. À l’intérieur de la vignette est inscrit : le vulgarisateur de la coca.

Dr : Atelier Nadar Marseille (1897). Extrait d’un tirage d’époque sur papier au gélatino-bromure d’argent marouflé sur toile. L’image en sa totalité fait 86 x 113 cm. Dr Détaille Gérard Studio Marseille France.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

À partir d’un tableau de Carolus Duran, gravure de Léonard Jarraud. Angelo Mariani a 71 ans. Publié dans la revue : Le magasin pittoresque, Edition Jouvet et Cie, n° 11 du 1 juin 1909.

Négatif de la précédente image qui permet de bien distinguer l’oeillet (blanc ou rouge ?) à la boutonnière gauche.

 

 

 

 

 

 

 

 

Angelo Mariani, vers 1900 toujours une fleur à la boutonnière en présence de son frère cadet Horace et de Joseph Uzanne, notamment. Ce cliché est publié en octobre 2007 par l’universitaire Sandrine Doré dans le bulletin n°14 des Amis d’Albert Robida Le Téléphonoscope. 

Dr : Portrait de trois-quart face réalisé par son ami et camarade Paul Miesienski.

Angelo Mariani âgé de 72 ans peint par Ferdinand Roybet.

Angelo Mariani vu par Albert Robida.

 

 

 

 

 

 

Angelo Mariani : Extrait du tableau de Jules Grün Un vendredi au salon des Artistes Français en 1911 que l’on peut observer au musée de Rouen. Mariani est âgé de 73 ans.

Buste en bronze réalisé en mai 1913 par Jean Baffier à l’occasion du salon des artistes à Paris. Le prototype en plâtre se trouve au Musée de la Faïence Frédéric Blandin de Nevers.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dr : Collection particulière. L’une des dernières photographies réalisés par Jacques Mariani à Valescure (Saint-Raphaël, Var) et plus précisément dans la dépendance dite la Violette de la villa Andréa Mariani en mars 1914. Peut-être la plus émouvante ?

Angelo Mariani, ou le propagateur de la coca. Gravure sur bois de Charles Clément (1911) et publié en 1925 dans le quatorzième tome des Figures Contemporaines de l’Album Mariani.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De nos jours, en ce début de XXIe siècle, les artistes comme José Lerma, Marcè Lepidi (Ingioia cocacola) entre autres s’en donnent toujours à coeur joie afin d’honorer la mémoire d’Angelo Mariani.

Dr : José Lerma et son portrait d’Angelo Mariani. Oeuvre réalisée en 2013 avec silicone sur toile (152 cm x 121).

Dr : À partir de l’Oeuvre de l’Américano-espagnol José Lerma et à la « manière » du Hangart de l’école de Nizon, 2018.

Dr : Acrylique sur bois (50×70 cm) de Marcè Lepidi en 2017. L’une des spécialités de cet artiste insulaire est de mélanger les images et les mots souvent en langue corse. Il y a du Andy Warhol, excusez du peu, dans son travail et dans sa démarche aux couleurs de l’île de beauté. Ce jeune autodidacte commence en outre à se faire un nom dans le domaine du pop art à l’international en amenant une fraicheur artistique indéniable.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dr : Collection particulière. Au final, regardons nous Angelo Mariani ou ne serait-il pas l’inverse ?

Enfin n’oubliez pas pour en savoir un peu plus sur Angelo Mariani, le livre paru en 2014 à l’occasion du centenaire de son départ sur l’autre rive. Cet ouvrage produit en Corse à Bastia est encore d’actualité.                            Alain Delpirou.

Editeur Anima Corsa.  5 boulevard Hyacinthe de Montera, Bastia. Tél : 04 95 31 37 02

 

Julius Nathan Jaros : un homme discret et efficace ou l’ombre américaine d’Angelo Mariani.

Extrait d'un des deux portraits d’Angelo Mariani réalisés par le peintre Fernand Roybet  (1840-1920).

Extrait d’un des deux portraits d’Angelo Mariani réalisés par le   peintre Fernand Roybet   (1840-1920).

Qui est Julius Nathan Jaros (1856-1925) ?

   Julius Nathan Jaros est le fils de Léopold Jaruslawski (1821-1896) et de Hannchen Elsberg (1830-1912) originaire de Pologne et d’Allemagne. Il est né le 26 août 1856 à Philadelphie (Pennsylvanie). Il a une sœur Berthe (1858-1935) et un frère Alfred (1860-1932).

    Il se marie à Paris avec Virginie Mariani (petite sœur d’Angelo Mariani) le 4 octobre 1887. Ce qui fait d’elle par cette union une Américaine. C’est un mariage d’amour chose assez rare dans ces milieux aisés de l’époque. Ils vivent à New York au 266 West End Avenue entre la 72d et 73d Street dans un hôtel particulier qu’ils font construire et qui existe toujours. Angelo Mariani nomme sur place son beau frère Julius Nathan Jaros, époux de Virginie Mariani, sa sœur, comme responsable des succursales nord-américaines. Ils sont les gérants de la marque Mariani à Montréal (Canada) au 87 St James Street et au 28-30 Hospital S1. À New York (E.U), leurs principales succursales se localisent au 52 West, 15th Street et au 19 East, 16th Street, entre Broadway et la 5th Avenue. Julius Jaros aidé de sa famille œuvre à l’installation des produits Mariani sur le continent nord-américain (États-Unis et Canada). Et ce avec beaucoup de réussite grâce à un travail de tous les jours.

  En 1893 Julius Jaros réussit à rencontrer le Président U.S Mac Kinley et obtient une recommandation de choix : « Mac Kinley, Président des États-Unis, vient de donner à notre ami Mariani une marque flatteuse de son estime en chargeant M. Jaros, son beau-frère, de remettre au vulgarisateur de la Coca son portrait et son autographe ».(Le Figaro, 30 juillet 1893). Ce fait est dû à l’épisode du Président Ulysses Grant qui dirigea le pays de 1869 à 1877. Ce personnage décédé en juillet 1885 utilisa le vin Mariani, sur les conseils de son entourage. Il semble que le produit atténua ses souffrances et allongea un temps la vie de l’ancien Président. Du coup, de nombreux Américains comme le Président U.S Mac Kinley vont chercher à en savoir plus sur ce vin français, composé de feuilles de coca. Mieux Angelo Mariani conscient du poids économique du marché américain en devenir se rend à plusieurs reprises à New York. Il en profite pour saluer son beau-frère et sa soeur tout en s’assurant du même coup de la bonne gestion de son entreprise.

Bouteille Mariani de 50 cl.

Bouteille Mariani de 50 cl.

   Julius Jaros et Angelo Mariani développent en fin connaisseur la publicité dans de nombreux journaux et magazines américains surtout dans une période allant de 1896 à 1902. De nombreux territoires sont touchés par cette publicité. À la date d’aujourd’hui et selon l’état actuel de nos connaissances, on peut affirmer que de nombreux États américains ont connu les honneurs de la publicité pour le vin Mariani grâce à Julius Jaros. Ce dernier en effet va quadriller l’espace américain par des États clés : Oregon, Californie, Arizona,Utah,Texas, Kansas, Nebraska, Minnesota, Floride, Washington D.C, New York, Pennsylvanie. C’est ainsi que l’on peut remarquer quelques titres parmi beaucoup d’autres en respectant un ordre chronologique :

The New York Times. Gravure de MORTIMER, W. Golden parue dans l’édition du 25 décembre 1898.

The New York Times. Gravure de MORTIMER, W. Golden parue dans l’édition du 25 décembre 1898.

    New-York Tribune, 1er mars 1896. Arizona republican, Arizona, 28 décembre, 1897. The Evening Times, Washington DC, 3 mai 1898. The Herald, Los Angeles, Californie, 8 octobre 1898. Omaha Daily bee, Nebraska, 26 octobre 1898. The Sun, New York, 30 octobre 1898. The New-York Times, 25 décembre 1898. Brooklyn NY Standard Union, 28 décembre 1898. The Saint Paul Globe, Minnesota, 31 juillet 1898. The San Francisco Call, 1er janvier 1899. The Saint Paul Globe, Minnesota, 1er janvier 1899. The Evening Times, Washington DC, 3 janvier 1899. The Sun, New York, 18 janvier 1899. New-York Herald, 29 janvier 1899. New York Daily Tribune, 12 février 1899. New-York Daily Tribune, 22 mars 1899. The San Francisco Call, 22 mars 1899. The San Francisco Call,2 avril 1899. Brooklyn NY Standard Union, 3 avril 1899. The New-York Times, 9 avril 1899. The San Francisco Call, 21 avril 1899. The San Francisco Call,1er mai 1899. Evening Telegram, 6 mai 1899. New-York Daily Tribune,7 mai 1899. The Salt Lake Herald, 14 mai 1899. The San Francisco Call, 14 mai 1899. New-York Daily Tribune, 11 juin 1899. The San Francisco Call,25 juin 1899. The Salt Lake Herald, Utah, 12 juillet 1899. The Salt Lake Herald, Utah, 23 Septembre 1899. New-York Daily Tribune, 27 aout 1899. The Sunday Télégraph, 27 aout 1899. The Sunday Télégraph, 21 septembre 1899. Sacramento Daily Union, 24 septembre 1899. The Wichita Daily eagle, Kanzas, 1er Octobre 1899. Kansas City journal, Kansas, 26 Novembre 1899. The Scranton tribune, Pennsylvanie, 12 Decembre 1899, Lincoln County leader, Oregon, 5 janvier 1900. The Houston Daily post, Texas, 3 mars 1900. The Sunday Télégraph, 1er avril 1900. The Evening Times, Washington DC, 17 avril 1900. Evening Star, Washington DC, 17 avril 1900. The Florida Star, Floride, 16 Novembre 1900. New York NY Morning Telegraph, 2 avril 1901. New York NY Morning Telegraph, 18 avril 1901. New York NY Morning Telegraph, 14 mai 1901. New York NY Morning Telegraph, 29 mai 1901. New York NY Morning Telegraph, 14 juin 1901. New York NY Morning Telegraph, 30 juin 1901. New York NY Morning Telegraph,14 juillet 1901. The Morning Telegraph, New York, 28 juillet 1901. New York NY Morning Telegraph, 11 aout 1901. New York NY Morning Telegraph, 29 aout 1901. The Morning Telegraph, New York, 4 mars 1902. New York NY Morning Telegraph,19 mars 1902. New York NY Morning Telegraph, 2 avril 1902. The Morning Telegraph, New York, 30 avril 1902.

Iconographie d'Angelo Mariani publié dans le quotidien Evening Star de Washington, 3 janvier 1899.

Iconographie d’Angelo Mariani publié dans le quotidien Evening Star de Washington, 3 janvier 1899.

   Le 1er janvier 1908, Julius Jaros est fait chevalier de la Légion d’honneur au motif de son travail pour le rapprochement entre la France et les États-Unis. Après une vie bien remplie, Julius meurt en France en octobre 1925 et est enterré au Père-Lachaise. À ses côtés reposent Horace et Antoinette Mariani. Virginie Mariani jusqu’à son décès en 1945 ne se remariera pas et rejoint pour l’éternité son défunt mari Julius Jaros.           A.D

L'origine de cette photographie provient d'une revue intitulée : La Marmite républicaine en 1901. Ouvrage rare non mis dans le commerce, mais qui permet d'apprendre qu'Angelo Mariani était un républicain.Les auteurs de ce cliché sont de la maison Braun, Clément et compagnie et éditée par les frères Protats. Elle fut publiée aussi aux Etats-Unis dans l'ouvrage de MORTIMER, W. Golden,  Peru : History of coca, New York, J.H. Vail, 1901.

L’origine de cette photographie provient d’une revue intitulée : La Marmite républicaine en 1901. Ouvrage rare non mis dans le commerce, mais qui permet d’apprendre qu’Angelo Mariani était un républicain.Les auteurs de ce cliché sont de la maison Braun, Clément et compagnie et éditée par les frères Protats. Elle fut publiée aussi aux Etats-Unis dans l’ouvrage de MORTIMER, W. Golden, Peru : History of coca, New York, J.H. Vail, 1901.


 

Pour plus d’informations,  Cf, le livre suivant :

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Angelo Mariani : L’inventeur de la première boisson à la coca.

Editions Anima Corsa juin 2014 Bastia.

5 boulevard Hyacinthe de Montera.

Christophe Canioni : 04 95 31 37 02.

Et aussi sur le site Amazon.